Hernani et l’amour
S’il fallait qu’il vous raconte son amour pour elle, pour sa Doña Sol, il vous dirait que son amour est comme un travail à plein temps, un loisir, une promenade sans fin et qui l'entraîne et l’emporte au plus profond et plus doux de lui-même.
Pourtant il est aussi celui de cette jeune fille, que couve jalousement son cher oncle don Ruy Gomez et que convoite don Carlos, roi d’Espagne futur Charles Quint telle une marchandise. Mais il est ni l’un ni l’autre. Son Saint Empire est celui de sa chambre à coucher.
Même si la vengeance et la jalousie guident ses pas, ils sont Doña Sol et Hernani, soudés d’un même destin, d’un amour exclusif à jamais.
Cet amour l'obsède à chaque instant comme s’il portait en lui sa chère Doña Sol. Son sentiment pour elle le foudroie jusqu'à la fusion étoilée de leurs âmes et de leurs corps.
Tels que Voltaire et Emilie Châtelet ou Roméo et Juliette, il voudrait la couvrir de baisers, s’oublier en elle. “Je brûle près de toi quand l’amour jaloux bouillonne dans nos têtes quand notre coeur se gonfle et s'emplit de tempête”...
Cet amour est son éternelle jeunesse, sa soif inaltérable, qu’il chérit sans retenue.
“Chaque instant le ramène à elle et chaque instant qu’il partage avec elle l'enivre d’elle”.
Voilà ce que ressent Hernani. Voilà ce que j’écrirai si j’étais lui. Voilà ce qui me transcende intérieurement lorsque j’interprète le rôle d’Hernani le drame de Victor Hugo qui a suscité la célèbre bataille d’Hernani.
